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Dans la nuit du 6 août 2010, des pluies torrentielles provoquent des inondations spontanées dans les environs de la ville de Leh, au Cachemire (Inde). Une centaine de personnes disparaissent, emportées par de gigantesques coulées de boue. Ce type de catastrophe est de plus en plus fréquent et aurait pour origine les changements climatiques qui sévissent sur l’ensemble de l’Himalaya.

Padma Dechan a vécu les inondations à Choglamsar, près de Leh. La nuit du 6 août fut pour elle un véritable enfer. Épuisée par ses tentatives de quitter les lieux, elle ne se souvient pas comment ses trois filles et elle furent secourues. « Je ne pouvais plus marcher, je n’avais plus d’énergie. Aujourd’hui encore, ma fille me parle d’inondation. Le moindre bruit, le moindre vent l’empêche de dormir. J’ai peur aussi. Nous avons été relogés dans un camp de réfugiés où nous reconstruisons nos maisons, mais je ne crois pas que l’endroit est à l’abri d’une nouvelle catastrophe. Où aller ? Il n’y a pas d’autres options.»

Les bergers sont les premiers témoins des changements climatiques qui sévissent sur le plateau himalayen. Chaque jour, ils guident les troupeaux de Yaks et les mènent à près de 5000 mètres d’altitude. Phuntsok Tsering est berger depuis 40 ans : « À cause de tous ces changements auxquels nous assistons année après année, le métier de berger est maintenant devenu très difficile. Au printemps, au moment de la tonte, il pleut alors qu’il devrait neiger. De la glace se forme sur les Yaks et ils meurent de froid. C’est devenu très difficile de trouver de bons pâturages et les sources d’eau que nous utilisions depuis toujours se tarissent et nos bêtes sont atteintes de nouvelles maladies».