Célèbre île isolée dans l’immensité de l’océan Pacifique, Rapa Nui est souvent prise en exemple lorsqu’il est question d’écocide : un acte de destruction d’un écosystème. Les habitants de l’île auraient vraisemblablement épuisé les ressources de leur environnement en sculptant, en déplaçant et en érigeant des centaines de statues (Moais) censées personnifier les ancêtres. À son apogée, la population de l’ile aurait pu compter jusqu’à 30 000 habitants pour une superficie de seulement 166 km carrés. La surpopulation et la surexploitation menèrent vraisemblablement à l’effondrement de cette société, et les premiers européens qui visitèrent l’ile au XVIIIe siècle décrivirent une population misérable. Les plus hauts arbres n’avaient qu’à peine 3 mètres de haut alors que des analyses de pollens démontrent que l’île était couverte d’une riche forêt 500 ans auparavant. Les Moais furent détruits jusqu’au dernier, victimes de révoltes ou de luttes entre les clans. Famines, cannibalisme, guerres, épidémies et traites d’esclaves achevèrent le ravage de l’île. En 1864, il ne restait que 111 indigènes.